Stage de Cohésion des Equipes de France de Karaté Kata

Ce n’est pas sans une certaine fierté, que j’ai reçu début mars dernier, un appel de Francis Didier, Président de la Fédération Française de Karaté (FFKDA) me sollicitant pour des dates pour un stage de cohésion des équipes de France de Karaté kata.

Francis connaît le projet du Centre de la Frillière depuis 2017, y a toujours cru et a eu plusieurs occasions de le promouvoir :
– en phase de développement, il m’avait transmis une lettre de soutien pour appuyer mes demandes d’autorisation auprès des autorités locales,
– dans la soirée qui a suivi le passage de 7ème dan début 2018, au moment de me délivrer mon diplôme, Francis avait attiré l’attention de tous les présents (jurys, candidats et leurs accompagnants) sur l’ouverture à venir du Centre de la Frillière qui n’était alors qu’en gestation.
– pourtant très occupé, il avait répondu favorablement à mon invitation pour l’inauguration du Centre qui devait avoir lieu le 20 mars 2020. Comme vous l’imaginez, elle a été annulée du fait du premier confinement…
– Puis il a eu un compte rendu de visite de la Frillière par Guy Sauvin qui a beaucoup apprécié le lieu et qui lui a dit « qu’il fallait organiser quelque chose dans ce lieu » qu’il a trouvé particulièrement inspirant.

C’est ainsi que depuis 2017, Francis a toujours eu un oeil bienveillant sur mon projet de Centre d’Arts Martiaux. Il a donc pensé à la Frillière, dès que les équipes de France de Karaté Kata (féminine moins de 21 ans (U21) & seniors ainsi que masculines moins de 21 ans (U21) & seniors) ont cherché un lieu « loin du monde » pour s’isoler, faire cohésion, afin de se préparer dans les meilleures conditions pour les championnats du monde de karaté kata à venir (du 9 au 13 octobre prochain à Venise).

Equipe de France Féminine seniors de Karaté kata

Ce sont Ayoub Neghliz, Entraîneur national et Lucas Jeannot son adjoint qui ont encadré treize athlètes de haut niveau à la Frillière, dans le Centre qu’ils ont découvert.
Surpris de trouver un tel établissement qu’ils ne connaissaient pas en France, et où ils ont apprécié l’isolement, l’intégration à la nature, la nourriture (« on n’a jamais aussi bien mangé en stage »), l’ambiance, la sérénité, … Leurs journées ont été intenses et bénéfiques. Les quatre équipes concourent pour une place sur le podium.

Les seules personnes qu’ils aient croisées durant ces quatre jours de cohésion et de préparation ont été quelques jeunes pratiquants du club voisin de Loches (LKD) et Patrick leur professeur, invités à observer une préparation d’athlètes de haut niveau sur quelques heures. Je pense qu’ils en auront un souvenir mobilisateur au moins pour toute la saison…

Merci à Ayoub et Lucas pour leurs feedbacks très positifs et bienveillants sur le Centre
J’ai apprécié leur courtoisie et le respect qu’ils ont manifesté pour ce lieu qui m’est cher.

Probablement « au plaisir de vous y voir de nouveau ». Je souhaite que vos équipes performent à Venise dans un mois…

Nouvelle Collection de Poteries signée Reno

Je réalise que je ne vous ai encore jamais parlé de Reno…, et c’est un tort… Reno est un potier qui habite et travaille à Genillé, à deux minutes en voiture de La Frillière.
Reno fait de très belles poteries en Raku. Le Raku est une technique de poterie d’origine japonaise. Quand Reno parle de poterie, c’est étonnant le lien que l’on perçoit entre sa pratique et nos disciplines. C’est intéressant de l’entendre évoquer l’engagement du corps lorsqu’il tourne une pièce volumineuse. Il explique qu’il existe au moins deux écoles : l’une qui travaille tout en fluidité et l’autre tout en puissance…
Les groupes de stagiaires que j’ai accueillis à la Frillière et qui ont visité son atelier, sont revenus enchantés. Reno tend des passerelles entre sa poterie et les disciplines martiales…

Collection de bols en Raku du potier Reno

Reno n’a pas de magasin, pas de galerie. Il n’expose (ne vend!) qu’à l’occasion de forums sur les métiers d’arts, d’événements autour de l’artisanat ou autres expositions. Du fait du lien étroit que j’ai ressenti entre sa poterie et nos disciplines, et conquis par son enthousiasme à présenter son activité, j’ai proposé à Reno d’exposer ses poteries à la Frillière de façon permanente. Cela permet aux stagiaires intéressés de toucher les bols en terre, puis conquis, d’organiser des visites à son atelier. Les visiteurs reviennent enchantés, en ayant acheté une ou deux pièces. Chacune est unique et chacun peut en trouver une à son goût, qu’elle soit plutôt chamottée ou plutôt lisse.

Bol Raku en terre chamottée noire
Bol Raku en terre légèrement chamottée claire

Je viens de recevoir les épreuves de la toute prochaine production de Reno. Il s’agit de bols en céramique, marqués de la calligraphie Ten-no-Mon réalisée par Maître Ohshima. Pour ma part je les trouve superbes, même pour des épreuves. J’ai l’intuition que les bols vont plaire, et que certains auront à cœur de repartir d’ici avec un beau souvenir.

Epreuves de bols céramique de Reno avec la calligraphie Ten-no-Mon faite par Maître Ohshima pour le dojo de la Frillière

Le fonds documentaire du Centre s’enrichit

J’incorpore régulièrement de nouveaux ouvrages dans le fonds documentaire de la Frillière déjà bien fourni. Ce n’est pas souvent que j’en fais état. Aujourd’hui, j’intègre trois livres dont le sujet principal est Motobu Choki. C’est même lui qui en a écrit deux d’entre eux en 1926 et 1932. Le troisième raconte son histoire en se basant essentiellement sur les récits de ses descendants, ou de ses quelques élèves.

« KarateJutsu, Boxe d’Okinawa » (sur le travail à deux), « Mon KarateJutsu » sont les deux livres de Motobu. « Autour de Motobu » raconte l’histoire de Motobu, surtout son implantation sur l’île principale du Japon (à Osaka puis à Tokyo)

Motobu Choki est un expert issu de la haute noblesse d’Okinawa, contemporain de Funakoshi Gishin. Il est arrivé sur l’île principale du Japon (à Osaka en 1921) un peu avant que Maître Funakoshi arrive à Tokyo (1922). Il s’est forgé une réputation de combattant en relevant le défi d’un boxeur occidental redoutable qu’il a battu très nettement. Certains journaux locaux ont relaté ce combat et ont ainsi contribué à forger sa légende. Cela a très probablement contribué à l’essor initial du karaté.

Dans ses deux livres (l’un consacré au « travail à deux », l’autre à « son karaté ») Motobu parle de ses fondamentaux :
– la posture « hachimonji » comme il appelle ce qui est pour nous « kibadachi« . Elle est pour lui la « posture mère », qui permet de comprendre l’emplacement exact des hanches,
– le combat qu’il oppose au karaté de Funakoshi qu’il trouve trop axé sur les katas,
– la fluidité dont il pense qu’elle est impérative en combat. Elle favorise la liberté de mouvement et la vitesse d’exécution, par opposition à l’utilisation de la force physique. Il l’aurait acquise de Matsumura Sokon après s’être détaché de l’enseignement de Itosu Anko (qui a enseigné également à Maître Funakoshi). Il rapporte que Itosu pratiquait un karaté trop physique et très figé.
Pourtant, il insiste par ailleurs sur la nécessité de renforcer le corps de façon quotidienne pour le rendre très solide. Il était d’ailleurs plutôt trapu et puissant par opposition à Maître Funakoshi plutôt svelte.

Dans son éloge de la posture « hachimonji » (=kibadachi), il présente un seul kata dans son livre « Watashi no Karatejutsu » (= »Mon karaté »). C’est Naihanchi Shodan (=Tekki Shodan).
J’ai noté que sa forme est très proche de celle que nous pratiquons en Shotokan Ohshima. Par exemple, l’axe de ses épaules reste parallèle à tous ses déplacements pendant tout le kata. Par opposition, certaines écoles (même Shotokan) opèrent une rotation des épaules dans les déplacements.
Autre exemple, les « kage tsuki ». Il les pratique dans l’axe des déplacements. Par opposition, certaines écoles (y compris Shotokan) les pratiquent avec un certain angle par rapport à l’axe de déplacement.
Son « hachimonji » est assez étroit, comme l’est notre « kibadachi »…

Motobu nous révèle que les combats étaient pratiqués aux entrainements. J’avais pourtant en tête qu’à l’époque on enseignait quasiment que les katas.
Il montre douze séquences de combat à distance de corps à corps, sans logique de progression particulière. L’utilisation des coups de pieds est très limitée (2 séquences avec fumikomi) dont la cible reste les jambes de l’adversaire. Les attaques sur lesquelles il travaille sont quasiment chaque fois des attaques directes de poing niveau visage.
Du fait de la distance de combat rapproché, il utilise plutôt les coups de coude ou de genou en contre attaque.
Les déplacements sont très limités, les deux partenaires restant quasiment à chaque séquence sur les mêmes postures.
Pour un « expert en combat » comme il s’en est fait la réputation, l’apport de son « travail à deux » est plutôt limité.

Mais pour moi, l’intérêt de ces livres est surtout de découvrir un expert contemporain de Funakoshi, qui avait à priori une autre approche du karaté, et qui a également transmis sa compréhension du karaté dans deux livres. Par ailleurs, je me retrouve assez bien dans les fondamentaux de Motobu Choki. Ils ne me semblent pas antinomiques d’avec les enseignements de Maître Ohshima, hérités de Maître Funakoshi.

Contrairement à Maître Funakoshi dont l’école (Shotokan) s’est répandue sur toute la planète, Motobu n’a pas vraiment laissé de groupe derrière lui. Certains de ses élèves se sont orientés vers le combat sur ring. Seule une toute petite minorité dont son fils, puis maintenant son petit fils Motobu Naoki ont continué sur ses traces en tentant de faire (sur)vivre son école. En fait, il semblait impératif que ce soit un membre de la famille Motobu qui prenne le leaderhip de l’école. Or il n’y avait ni volontaire, ni personne qui ait le niveau nécessaire. Son fils a plutôt été poussé par les quelques élèves de Motobu à « se mettre à niveau ». Mais sans une grande détermination, on n’arrive pas à grand chose…
C’est le système de d’enseignement de Maître Funakoshi qui a prévalu. Bien formalisé dans « Karate-do-Kyohan » avec un nombre limité de kata, des kumite conventionnels très structurés c’est un véritable trésor. Le karaté de Motobu par contre a plutôt disparu. Motobu se targuait pourtant de pratiquer un karaté plus réaliste. Il avait un certain mépris pour le travail de Maître Funakoshi.

On peut ainsi mesurer la chance que nous avons en pratiquant le Shotokan Ohshima d’avoir un système d’enseignement très structuré et exigent hérité directement de Maître Funakoshi. En effet, nous avons « Karate-do-Kyohan » comme référentiel. C’est un gage de transmission sur le long terme qui fait écho au thème retenu pour notre 60ème anniversaire en juillet prochain : « Continuer ».

Utilisation du dojo en période de canicule

C’est le stage de Qi gong dirigé par Philippe Lingée qui a inauguré la climatisation du dojo!
Ce n’était pas l’objectif initial de l’installation des pompes à chaleur, mais vue la température de la semaine dernière (19 au 26 août) il a été décidé de lancer la clim. Pourtant, Philippe n’imaginait pas non plus devoir un jour l’utiliser, considérant qu’entre la fraîcheur de la forêt alimentée par l’humidité de l’étang, nous n’en n’aurions jamais besoin.

C’est donc mercredi dernier (23 août), poussé par une température voisine de 34°C et à la faveur d’une séance plutôt dynamique que Philippe s’est laissé tenté par la clim, « confort » auquel il n’était pourtant pas nécessairement favorable à l’origine.

Ce fut un grand succès, d’une part par la facilité de mise en œuvre et de gestion bien sûr, mais aussi considérant la rapidité avec laquelle la température est devenue beaucoup plus raisonnable dans le dojo. Respectant (bien évidemment) les recommandations des autorités en ne descendant pas sous les 26°C, il a pu diriger sa séance dynamique sans risquer le coup de chaleur pour les plus âgés de son groupe.

La climatisation du dojo est donc une fonctionnalité tout à fait intéressante qui va devenir nécessaire à quelques occasions pendant les prochains étés pendant lesquels on peut s’attendre à ce que la température soit régulièrement au dessus des 30, 32 voire 34°C.

J’espère que l’efficacité du système sera du même niveau lorsque nous aurons besoin de chauffer le dojo… Rendez-vous aux premiers grands froids de cet hiver.

Nouveau mode de chauffage du dojo

Après les travaux d’isolation de cet hiver, les travaux de mise en place de quatre pompes à chaleur finalisent l’amélioration du chauffage du dojo.

Pour rappel (voir article de février dernier à ce sujet), les travaux d’isolation ont consisté en la mise en place d’une ceinture isolante autour des pilotis du dojo, constituant ainsi un vide sanitaire sous le dojo. C’est ainsi que le vent ne s’engouffre plus sous le dojo, et le froid ne remonte plus du parquet.

La mise en place de quatre pompes à chaleur est une nouvelle et ultime étape de travaux pour améliorer le chauffage du dojo. Cela va permettre d’une part de maintenir une température de 10°C en permanence pour protéger le parquet des atteintes du froid et de l’humidité, et d’autre part, de pouvoir chauffer le dojo de façon correcte. Les deux aérothermes supposés assurer auparavant la fonction ne parvenaient pas à produire une température raisonnable dans le dojo, pour une dépense énergétique indécente de nos jours.

Cela ne signifie pas pour autant que nous allons chauffer exagérément (!!!). Les autorités recommandent toujours de ne pas dépasser les 15°C pour le chauffage des salles de sport privées auxquelles nous sommes assimilés. Cela ne sera peut-être pas suffisant pour les activités tel le yoga, la naturopathie ou la méditation, et nous verrons à ajuster légèrement au besoin, ou leur proposer plutôt des créneaux en périodes plus clémentes.

Accessoirement, nous avons maintenant également une fonction climatisation en été, qui ne sera pas nécessairement utile car avec les baies vitrées et les portes arrières du dojo ouvertes nous sommes jusqu’à présent parvenus à maintenir la fraîcheur dans le dojo. Mais qui sait, dans le futur nous serons peut-être contents de trouver cette possibilité de rafraichir le dojo en période de canicule…

Il est possible que ce nouveau mode de chauffage nous permette de raccourcir la période de fermeture du Centre. Elle est actuellement de trois mois entre la mi-novembre et la mi-février, essentiellement pour une question de participation à l’effort collectif de sobriété énergétique. En effet, il n’est pas raisonnable de chauffer un local comme le dojo pour pratiquer des activités qui peuvent attendre une autre saison plus clémente pour faire l’objet de stages, alors que par ailleurs nous sommes tous appelés à économiser l’énergie (bien commun)… Mais si le fait est que la dépense d’énergie avec l’isolation et les pompes à chaleur s’avère plus raisonnable pour un niveau de chauffage correct, alors, nous raccourcirons la période de fermeture. Cette mesure sera certainement la bienvenue, car le calendrier de la saison 2023/2024 est déjà bien rempli (20 stages déjà sur 9 mois du 01/09/23 au 31/08/24, et considérant les 3 mois de fermeture) et il n’y a déjà plus beaucoup de créneaux pour de nouveaux stages…

La dernière étape de ces travaux sera de mettre des paravents pour cacher ces quatre pompes à chaleur. En effet, Alain (Gabrielli) souhaitait qu’elles ne touchent pas le dojo pour une question d’esthétique, ce qui se comprend bien. Maintenant il faut réaliser une palissade en bois pour les cacher un peu…

Nous vous tiendrons informés de l’efficacité de ces travaux, et des conséquences sur la période de fermeture dès que nous aurons testé le chauffage aux premiers coups de froid cet hiver.

Utilisation récente du nouveau Tatami

C’est un groupe d’aïkido Kobayashi mené par David Péaud qui a inauguré cette nouvelle surface. Posé sur le parquet lui même amorti, ce tatami présente une très belle surface de travail pour l’aïkido et les disciplines qui nécessitent un sol souple.

Groupe de l’Aïkido Kobayashi dirigé par David Péaud

C’est ensuite le groupe du Yoga de l’Energie de Catherine Valla, qui a utilisé ce même tatami. Installé en quelques 15 ou 20 minutes, il transforme le dojo en améliorant même l’isolation thermique du parquet.
Une petite zone de 110m² était suffisante pour ce groupe.

Dojo Ten no Mon organisé pour l’atelier du Yoga de l’Energie

Tai Chi chuan – Wudang Gong Dao

Cela fait bien longtemps que j’ai conscience que les Arts Martiaux ont été associés à des enseignements philosophiques voire spirituels dès leur origine. La preuve en est avec cette belle rencontre du groupe taoïste Wudang Gong dao. J’ai accueilli ce groupe qui travaille en associant la forme physique et l’analyse de textes anciens, l’une faisant écho aux autres et inversement.

Le Groupe Wudang Gong Dao au dojo Ten no Mon

Dans la journée, sous la direction de son Maître Yuan Limin, le groupe peaufine sa technique au dojo. Le soir autour de la cheminée, c’est le moment de la lecture et l’analyse d’un chapitre du Tao Te King (Lao Tseu, la référence des taoïstes). Le Maître donne son analyse des quelques dix lignes choisies pour accompagner la pratique du jour. Le seul commentaire (traduit à mesure que le Maître s’exprime dans sa langue d’origine) prend plus d’une heure et demie pour la dizaine de lignes que compte le chapitre.

Le Maître Yuan Limin au dojo Ten no Mon de la Frillière

J’ai eu la faveur de participer à deux conférences du soir lors des deux séjours du groupe. Les commentaires du chapitre dix du Tao Te King par exemple se sont avérés très parlants pour le pratiquant de karaté que je suis… « Faire Un… (corps et esprit) ». « Être aussi fluide et sans force qu’un nourrisson ». « Avoir un esprit aussi libre qu’un nourrisson … » (laisser le subconscient diriger nos mouvements). « Quand vous portez une attaque, toutes les parties du corps jusqu’aux ongles et cheveux doivent être dirigés vers la même cible… ».
Ce sont des notions que nous connaissons bien dans le karaté tel que nous le pratiquons, mais dans ce groupe, elles s’appuient sur l’interprétation des textes de Lao Tseu.

La difficulté, malgré tout, c’est de se rapprocher au mieux de la pensée originelle de Lao Tseu. En effet, le texte d’origine est bien entendu écrit en idéogrammes. Il n’y a pas de traduction unique d’un idéogramme dans le sens ou, comme son nom l’indique, chacun représente un concept, une idée… Le Maître (et la traductrice) passent beaucoup de temps sur chaque idéogramme pour en extraire l’essence, et en interpréter le sens.
Ainsi, lorsque l’on regarde deux versions françaises du Tao Te King, on trouve des « traductions » très différentes, et dont le sens commun ne saute pas aux yeux (d’où la nécessité d’en avoir une interprétation par un expert, un Maître…).

Exemple de deux traductions parallèles (#1 et #2) extraites du chapitre 10 du Tao Te King :
(#1 traduction Stephen Mitchell, Synchronique Editions
#2 traduction Stanislas Julien, présentation Jean Eracle, Editions Librio)
#1 Peux tu détourner ton esprit de ses errances et rester dans l’unicité originelle?
Peux tu laisser ton corps devenir souple comme celui d’un nouveau né?…
#2 L’âme spirituelle doit commander à l’âme sensitive. Si l’homme conserve l’unité, elles pourront rester indissociables. S’il dompte sa force vitale et la rend extrêmement souple, il pourra être comme un nouveau né.

Même si les deux versions sont très différentes, on perçoit bien les notions d’unité et de fluidité dans les deux textes.


« Danser la Forêt »

C’est un très grand honneur que nous fait Katia Légeret (experte en bharata-bâtyam), de lancer une série de séminaires/stages au Centre de la Frillière. Elle a commencé sa vie d’artiste par… le karaté sous la direction de son père qui dirigeait un dojo à côté de Tours, lui même très proche élève de Maître Kasé. Puis elle a découvert et s’est enflammée pour la danse indienne, plus particulièrement le bharata-bâtyam, dont elle est devenue une experte après trente cinq années passées à se perfectionner en Inde auprès d’un Maître de cette discipline.
Katia propose ces séminaires/stages dans le cadre d’un cycle qu’elle a intitulé « Danser la Forêt ». C’est une opportunité unique de profiter de l’expérience d’une telle artiste dans ce lieu magnifique qu’est la Frillière… Il n’y a pas de prérequis pour s’inscrire, pas de niveau de danse requis. Seul compte le désir de profiter de l’expérience de Katia, en arts martiaux, en danse et spiritualité indiennes pour trouver un chemin d’ancrage à la nature / la forêt… par le mouvement.
Les places sont limitées appelez la rapidement…

Inscription auprès de Katia 06 63 33 94 54

Le Fonds documentaire s’enrichit

Récemment j’ai reçu au moins deux beaux ouvrages pour venir enrichir le fonds documentaire du Centre. Pierrot Maignane qui suit le projet depuis sa Californie d’adoption m’a offert Karaté-do-Kyohan en japonais,. C’est une réédition de l’ouvrage d’origine de Maître Funakoshi. Il est en japonais certes, et Maître Ohshima a fait le travail de traduction en anglais dans le début des années 70 (à la demande de la famille de Maître Funakoshi), Daniel Chemla en ayant assuré la superbe traduction en français, mais les schémas sont très explicites (photos de Maître Funakoshi). C’est donc un ouvrage de référence qui vient s’installer à côté des versions françaises et anglaises.
J’ai reçu également en cadeau le Tao Te King dans une belle version illustrée superbe. Le hasard veut que ce week-end, j’ai accueilli le groupe Wudang Gong Dao avec le Maître Yuan Limin dont j’ai suivi une conférence. Au-delà de l’apprentissage des formes, Maître Yuan Limin accompagne ses élèves dans la compréhension de la pensée taoïste au travers de pratique en lien avec l’approfondissement des textes. En écoutant sa conférence sur le chapitre 10 du Tao Te King, j’ai retrouvé des pistes de travail que nous avons dans le karaté Shotokan Ohshima. Lui aussi m’a offert une version du Tao Te King que je mets également dans le fonds documentaire du Centre pour le bénéfice des visiteurs.